Pierre Maudet superstar

Il a 35 ans à peine et il est déjà le meilleur élu au Conseil d’Etat genevois. Quelle carrière fulgurante! Un talent brut pour la chose publique, le bonheur d’embrasser les dossiers difficiles avec conviction, et une capacité rare de communiquer.

Quand il a brigué la succession de Mark Muller, Pierre Maudet n’était pas sûr d’être élu. C’était il y a deux ans à peine. Quand il s’est investi dans le petit parti radical genevois, celui-ci était moribond, en voie d’extinction.

Les journalistes connaissent bien le jeune radical hyperactif de la politique, repéré et intronisé meilleur espoir radical romand par Pascal Couchepin. Ils ont l’habitude de plaisanter sur la grande carrière qui l’attend: conseiller fédéral, un jour, c’est sûr, ou même commissaire européen si d’aventure un jour la Suisse adhérait à l’Union européenne.

Sur ce chemin, ce 10 novembre est donc à marquer d’une pierre blanche.

Lors d’une interview, Pierre Maudet m’a confié avoir rencontré Jean-Pascal Delamuraz quand il était gosse. C’est à lui que je pense ce soir. Depuis sa mort prématurée, je n’ai plus vu un politicien de droite aussi ambitieux et heureux d’exercer le pouvoir. Jusqu’à Pierre Maudet justement.

Un réfugié, deux naturalisés au Conseil d’Etat genevois

C’est une première en Suisse, et tout un symbole: avec Antonio Hodgers, un ancien réfugié devient conseiller d’Etat. Le Vert avait déjà été le premier ancien réfugié à devenir conseiller national.

Avec Mauro Poggia et Serge Dal Busco,le gouvernement genevois compte deux Italiens de naissance devenus suisses

Peut-être que l’intégration des étrangers fonctionne beaucoup mieux en Suisse que ce que d’aucuns prétendent….

Schneider-Ammann / UDC, même combat?

Il me semble parfois que le vote sur l’initiative de l’UDC contre l’immigration de masse, le 9 février prochain, est déjà perdu d’avance. Nouvel épisode à verser au dossier, les déclarations de Johann Schneider-Ammann, à l’occasion des Journées du logement de Granges. Que pense le ministre de l’économie? Qu’il n’est pas urgent d’intervenir dans le marché immobilier, même si de nombreux Suisses ne parviennent pas à se loger décemment selon leurs moyens.

Pire, l’ancien entrepreneur radical a lâché: « il est impensable, sur une plus longue durée, que année après année 70’000 personnes viennent chez nous ». C’est exactement l’argument  que serine l’UDC depuis des mois pour justifier son texte contre l’immigration dite de masse.

Le conseiller fédéral en charge de défendre l’accord sur la libre-circulation des personnes avec l’Union européenne devait-il vraiment donner sa caution à ses plus farouches opposants? Maladresse ou conviction profonde? Schneider-Ammann / UDC: même combat? Navrant.