Renzi, l’Européen

Il commence bien Matteo Renzi:

« La tradition européenne et européiste représente la meilleure partie de l’Italie, ainsi que sa certitude d’avoir un avenir. »

« Ce ne sont pas Angela Merkel et Mario Draghi qui nous demandent de tenir nos comptes publics en ordre. Nous devons le faire par respect pour nos enfants, pour ceux qui viendront après nous », a-t-il dit lors de son premier discours devant le Parlement.

J’entends beaucoup d’interrogations et de doutes sur le nouveau président du Conseil italien. Je renvoie ceux qui croient qu’il est un nouveau Berlusconi à la lecture de « Stil novo », sorte de programme politique nourri de différents épisodes de l’histoire de sa ville de Florence. De l’humanisme de Dante à Twitter.

La démonstration que l’on peut être prétentieux, pressé, ambitieux, et connaître assez bien l’Histoire pour savoir comment aller de l’avant.

Surtout, on dit de Renzi qu’il est irrespectueux. Mais franchement, quand on voit dans quel état de délabrement moral et de délabrement tout court les générations de politiciens qui l’ont précédé ont mis ce trésor mondial qu’est l’Italie, un peu d’irrespect ne fera pas de mal, ce sera même un bien salutaire que de bousculer les usages et les combinazione!

Et vos voisins zurichois, M. Blocher?

Cher Monsieur Blocher,

Donc, nous, Romands qui avons voté non à votre initiative aurions « une consciences nationale plus faible »?

Permettez moi de vous dire que pour penser un truc pareil, il faut avoir une compréhension très déficiente de qu’est la Suisse, de ce que fut son histoire, un respect faible du fédéralisme et des minorités.

Mais surtout, une question: vos voisins et vis-à-vis de la Goldküste zurichoise, votre canton de Zuriche, que dis-je votre fief électoral historique, ont-ils aussi « une conscience nationale plus faible » eux qui ont voté en majorité comme nous les Romands non à votre initiative contre l’immigration de masse?

Et les Bâlois, dont vous avez racheté le journal, ils ont aussi « une conscience nationale plus faible »? Et les Zougois?

Dans votre interview scandaleuse, vous pointez du doigt que Zurich est une ville rouge-verte. Les communes de la Goldküste zurichoise qui ont voté non, vos voisins, vos vis-à-vis de part et d’autre du Lac, sont-ils passés à gauche?

Le président de votre parti Toni Brunner avoue ce matin dans le Blick que « le clivage ville-campagnes lui donne mal au ventre », mais est toujours incapable de donner le moindre chiffres sur la manière dont il faudrait limiter l’immigration. Je ne permettrai pas de juger la conscience nationale du président du plus garnd parti de suisse, mais je trouve que son sens des responsabilités est « faible ».

Nous les Romands avons perdu cette votation de 2014, comme nous avions perdu celle de 1992. Vous ricanez, heureux de ce nouveau bon coup. Mais quelque chose a changé, M. Blocher. Votre canton, Zurich, n’est plus derrière vous.

Maurer à Bruxelles

S‘il faut renégocier avec l’Union européenne, alors envoyons Ueli Maurer à Bruxelles.

Evitons la décennie perdue post 6 décembre 1992.

L’UDC discréditera tout résultat de renégociation avec l’UE obtenu par Didier Burkhalter, donc il faut mettre l’UDC devant ses responsabilités.

C’est un peu simple de la part des élus UDC de dire que « la balle est dans le camp du Conseil fédéral. »

Dès sa prochaine séance, le Conseil fédéral doit confier le DFAE à Ueli Maurer par un vote du collège.

(sous réserve du vote ZH, pas disponible à 16h39)

FAIF, OK, immigration-aïe

Apparemment, le programme FAIF va passer très bien, à plus de 60% de oui. Réjouissons-nous de cette manne pour les trains, qui va irriguer tout particulièrement la Suisse romande.

La fin de l’après-midi risque d’être plus cruelle.

Une majorité de cantons se dessine pour l’initiative contre l’immigration de masse. Ce sera serré comme prévu pour la majorité du peuple. Le vote des centres urbains, des noeuds économiques, sera décisif. Mais, on distingue déjà un Roestigraben qui va se superposer au fossé villes-campagne. Un furieux goût de 1992. Un pays coupé en deux, des Alémaniques et des Romands divergeants sur un choix crucial pour la prospérité du pays, cela va faire très mal.