Il n’y aura pas de neutralité suisse dans la cyberguerre

Montée des tensions entre Etats-Unis et Russie. Quelles en seront la portée? Rodomontades poutiniennes? Fin de règne d’Obama?

Une prise de conscience s’impose: la guerre au XXIème siècle sera numérique. Pourquoi s’encombrer de soldats au sol, si on peut perturber l’adversaire, l’ennemi, par des cyber-attaques?

Pas sûr que nous ayons encore pris la mesure de cette nouvelle donne, nous les Suisses. Impossible d’être neutres dans la cyber-guerre, de pratiquer l’équilibre des concessions ou des compromissions. Les apparences, que l’on a tenté de préserver pendant les décennies de la guerre froide, ne seront plus praticables.

Car, sommes-nous armés pour nous défendre? Pas vraiment, puisque technologiquement dépendants.

On attend désormais que le Conseil fédéral, respectivement le Département de la défense, veuille bien nous éclairer sur la perception de ce nouvel enjeu, sur la stratégie qu’il entend mettre en oeuvre, et les moyens à dégager. Pour contrer les effets de la cyber-guerre, de combien de divisions disposons nous au juste, M. Parmelin?

Franchises maladie: qui pourra payer?

Si j’ai bien compris, on va augmenter le prix de la franchise pour RESPONSABILISER les assurés. Depuis le temps, toutes ces années où les primes d’assurance-maladie ont pris l’ascenseur, il me semblait qu’ils l’étaient déjà…. je doute que de nouvelles hausses ne soient qu’un noir paravent pour entériner une médecine à deux vitesses. La santé, il y a de plus en plus ceux qui ont les moyens de la préserver, et ceux qui doivent renoncer.

Faut-il rappeler que près de 27% des assurés touchent des subsides pour payer leurs primes? Comment vont-ils pouvoir s’acquitter d’une franchise supérieure?

Dans le vaste débat sur les classes moyennes et les inégalités, il y a un point qui est en général admis: les primes d’assurance-maladie rognent le pouvoir d’achat et nourrissent dans la population le sentiment de déclassement. Malgré les augmentations de salaire, le niveau de vie ne s’améliore pas.  Le parlement veut-il vraiment encourager cette grogne?

Le « charme » de Doris Leuthard

Doris Leuthard a été élue présidente de la Confédération pour 2017. Ce rituel lui vaut de nombreux portraits et des louanges certainement méritées. La démocrate-chrétienne est un de nos meilleurs ministres actuellement  en poste.

Un détail m’agace ou peut-être que c’est mon féminisme qui s’agace: cette unanimité à souligner son « charme ». Je me demande si les mêmes l’année prochaine évoqueront le « charme » d’Alain Berset. On écrit rarement d’un politicien qu’il a du charme, on parle de son charisme, et on ne juge pas son action politique à cette aune-là. Quand il s’agit d’une femme par contre…

Pour sa deuxième année de présidence, on aurait peut-être pu lui épargner ce sexisme ordinaire.

 

Matteo Renzi, rottomato par lui-même (suite)

 

Matteo Renzi rottomato par lui-même, mis à la casse pour avoir confondu referendum et plébiscite. Ironie du sort, sa réforme constitutionnelle a engrangé environ 10 points de plus que les intentions de vote du PD (parti démocrate) – qui reste le premier parti d’Italie.

Les causes de l’échec de Renzi sont multiples : la principale à mes yeux, son hyperpersonnalisation du pouvoir. Il a coalisé contre lui les partis de droite, mais aussi la gauche du PD. La rançon de son orgueil.

Une autre chose me frappe : malgré l’immense envie des Italiens de rompre avec la vieille manière de faire de la politique, malgré leur envie de destituer la « caste », d’en finir avec les privilèges, le train de vie dispendieux des élus, ils ont rejeté une texte qui réduisait drastiquement le Sénat. Pourquoi ? Comme Nicolas Sarkozy, comme François Hollande, Matteo Renzi n’a pas terrassé le chômage, et notamment le chômage des jeunes. Et ça, ça ne pardonne pas, quelle que soit la question. Les jeunes générations, privées d’avenir, lui font payer cash leur manque de perspectives hors l’exil…

Le Florentin voulait changer l’Italie en 100 jours, puis il a annoncé avoir besoin de 1000. Au bout de ces 1000 et quelques, il a déçu, même si le bilan de son gouvernement n’est pas mauvais. Mais il y a eu trop de promesses, trop d’effets d’annonce.

Comme les Français, les Italiens sont las des élus qui promettent la lune. Leur attachement aux « combinazione », favorisées par le système institutionnel, procède toutefois d’un certain aveuglement. Ce 4 décembre constitue un saut dans l’inconnu. Sergio Mattarella, le président de la République, pour qui la gestion de cette crise est le baptême du feu, ne voudra pas être l’homme qui donne les clés du palazzo Chigi au Mouvement Cinq étoiles. Il va étudier toutes les options.

Une inconnue de taille dans cette équation, Renzi va-t-il aussi démissionner de son poste de secrétaire du PD ? Sera-t-il une des pièces du grand jeu ou se retirera-t-il près de l’Arno ?