Naturalisations facilitées et RIE III, l’UDC est incohérente

J’essaie de suivre les arguments de l’UDC contre la procédure de naturalisation facilitée pour la troisième génération d’étrangers présents en Suisse.

Je m’y perds: ce parti trouve qu’il y a trop d’étrangers, mais  aussi trop de naturalisations (ordinaires et facilitées selon les procédures actuelles). Il ne veut pas que ceux qui sont là depuis longtemps et ont démontré leur intégration deviennent suisses. Où est la cohérence?

L’UDC se bat pour le maintien de l’identité suisse. Une grande partie de notre identité, disons de notre conscience helvétique, se forge à l’école obligatoire. Mais l’UDC ne croit pas que des jeunes qui sont nés chez nous, ont suivi nos écoles, méritent un petit coup de pouce dans leur procédure de naturalisation. Comme si l’obtention du certificat à la fin de l’école obligatoire ne signifiait pas que l’on maîtrise la langue du lieu, une autre langue nationale, l’histoire et la géographie, les us et coutumes de la région,… Là encore, où est la cohérence?

Ce même parti qui pense que la Suisse subit une immigration de masse soutient la RIE III, la troisième réforme de l’imposition des entreprises. Que l’on soit pour ou contre la RIE III, on admet que cette réforme doit maintenir et doper l’attractivité de la place économique suisse (ce qui fait débat et a déclenché le referendum, c’est son impact sur les recettes fiscales des collectivités). Si notre économie reste attrayante et prospère, l’immigration va se poursuivre, de mêmes que ses effets co-latéraux dommageables dénoncés par l’UDC sur le solde migratoire, la préférence indigène,…

L’UDC devrait donc logiquement être contre la RIE III. Mais là, non plus, pas de cohérence.

Chacun est libre de ses positions sur les objets en votation le 12 février prochain. Mais ce que les citoyens sont en droit d’attendre des partis – et encore plus d’un parti gouvernemental qui occupe 2 des 7 sièges du Conseil fédéral – c’est de la cohérence entre ses diverses prises de position. Un parti, c’est une Weltanschauung (une vision du monde), pas une addition de discours désordonnée. L’exercice du pouvoir implique la responsabilité. La responsabilité exige un minimum de cohérence.