Maurer à Bruxelles

S‘il faut renégocier avec l’Union européenne, alors envoyons Ueli Maurer à Bruxelles.

Evitons la décennie perdue post 6 décembre 1992.

L’UDC discréditera tout résultat de renégociation avec l’UE obtenu par Didier Burkhalter, donc il faut mettre l’UDC devant ses responsabilités.

C’est un peu simple de la part des élus UDC de dire que « la balle est dans le camp du Conseil fédéral. »

Dès sa prochaine séance, le Conseil fédéral doit confier le DFAE à Ueli Maurer par un vote du collège.

(sous réserve du vote ZH, pas disponible à 16h39)

Tessin: que Calimero se prenne en mains

Mes collègues du Caffè m’ont demandé de répondre à la question suivante: est-il vrai que Berne traite mal le Tessin ou les Tessinois sont-ils de petits Calimeros qui se plaignent tout le temps?

Ma réponse:

Berne traite-t-il mal le Tessin ? Oui, la faute en incombe principalement au Parlement incapable d’élire un conseiller fédéral tessinois, et trop hésitant dans l’introduction d’un gouvernement à 9 membres, qui permettrait de contenter partis et régions, de mieux répartir la charge de travail interne et externe du gouvernement, et donc de mieux répondre aux attentes de toute la population.

Le Tessin a-t-il raison de se plaindre ? Oui, face à Zurich et à Berne, nous sommes tous des petits calimeros. Et même le canton de Berne souffre du manque de considération des autres, et même celui de Zurich s’agace de toujours être critiqué et jalousé.

Le fédéralisme, c’est la concurrence, c’est la loi de la jungle: pour survivre, il faut bousculer les autres, crier un bon coup.

Car si on veut que cela change, si on veut obtenir quelque chose (une prise en compte des besoins, des subventions, de l’attention,…), il ne faut pas craindre de s’exprimer.

Problème, sous la Coupole fédérale, il y a de moins en moins de gens qui comprennent l’italien. On pourrait se dire que ce n’est pas grave, car les Tessinois sont de très doués multilingues qui peuvent exprimer leurs désirs en allemand ou en français. Mais, derrière l’incapacité linguistique se cache un profond désintérêt culturel de la part de la majorité alémanique. Pascal Couchepin l’avait dénoncé : il n’est pas bon que la politique nationale soit pensée et gouvernée seulement en allemand, le génie du français et de l’italien sont indispensables à l’élaboration de solutions «suisses», pas uniquement alémaniques. Les Romands se plaignent comme les Tessinois de leur sous-représentation dans les hauts postes de l’administration fédérale, une lacune insupportable que le Conseil fédéral ne combat que très mollement.  Les minorités latines ne sont perçues qu’au travers de clichés : Tessin = grotto + Merlot, Suisse romande = vin blanc + salon de l’auto.

Les Romands, justement, sont-ils encore les meilleurs alliés des Tessinois ? Hélas, la solidarité latine est à géométrie variable. Une profonde divergence de vue sur l’avenir du pays sépare les deux entités. Jusqu’ici, les Romands ont été de chauds partisans de la libre-circulation des personnes et de la voie bilatérale avec l’Union européenne alors que le Tessin s’est rangé dans le camp des Neinsager. On s’aime, mais on ne se comprend plus.

Le Tessin a raison de se plaindre, mais geindre et protester n’est jamais l’unique attitude recommandée. Il faut aussi agir en fonction de ses possibilités et de ses responsabilités propres. Le Tessin est envahi quotidiennement par des  frontaliers et les travailleurs détachés « voleurs de travail » et qui nourrissent le dumping salarial. Qui  les engage, si ce n’est des Tessinois eux-mêmes ? Le canton n’a-t-il pas aussi un problème de cohésion économico-sociale qu’il pourrait entreprendre de résoudre par lui-même en favorisant le partenariat entre employeurs et main d’œuvre locale?


 

Vaud-Genève pour FAIF: un vrai couple

Heureuse image que celle offerte mercredi après-midi par Nuria Gorrite, François Longchamp, Pascal Broulis et Luc Barthassat: quatre conseillers d’Etat réunis pour plaider la cause de FAIF, ce projet de financement des infrastructures ferroviaires, sur lequel le peuple est appelé à se prononcer le 9 févier prochain.

Une socialiste, deux radicaux, un démocrate-chrétien, l’arc partisan illustre les alliances qui ont porté le projet lors des débats parlementaires.

Philippe Pidoux, autre conseiller d’Etat radical, qui avait agité l’idée de fusionner Vaud et Genève en 1997, avait vu juste. Les deux cantons sont faits pour collaborer, et ensemble ils jouissent d’une magnifique force de frappe.

La politique est faite de vision, mais les intentions ont toujours besoin de beaucoup de temps pour se concrétiser, et notamment d’institutions.

L’idée de mieux collaborer entre les deux cantons, et de financer ensemble des projets ou des institutions, avait été lancée au Forum des 100, organisé par L’Hebdo en mai 2008 (comme l’a rappelé François Longchamp, président du Conseil d’Etat genevois). Elle s’est traduite l’année suivante par la signature d’une convention sur les infrastructures supra-régionales entre les deux cantons, puis la signature d’une autre convention avec l’Office fédéral des transports et des CFF. En 2010, c’est la constitution du Comité rail-route Vaud-Genève; en 201, la Métropole lémanique est créé, son poids démographique et économique est documenté et acquière une visibilité particulière.

En 2012, la première étape du projet ferroviaire Léman 2030 est lancée. En juin 2013, les Chambres ficellent le paquet FAIF, qui contente un maximum de besoins régionaux dans toute la Suisse.

Et ce 18 décembre, Vaud et Genève communiquent de concert leur soutien à une réalisation essentielle pour la Métropole lémanique. 

Reste à gagner la votation du 9 février.

Après le refus de la vignette le 24 novembre dernier, la chose paraît moins couler de source qu’il y a quelques mois, lorsque régnait l’euphorie d’avoir conçu un projet fédérant toutes les régions du pays. Ceux qui pensent que la Suisse a trop d’immigrés (et qui voteront oui à l’initiative de l’UDC contre l’immigration de masse) peuvent être tentés de glisser un non à FAIF: s’il y a moins d’immigrés alors les infrastructures seront moins engorgées. Mauvais calcul, car les infrastructures sont d’ores et déjà inadaptées, la Suisse romande ne faisant que combler son retard. Mais, la tentation serait logique.

Quoi qu’il en soit, la descente dans l’arène des ministres cantonaux est une bonne chose. Elus de proximité, jouissant d’une popularité réelle, ils peuvent très opportunément  renforcer le pouvoir de conviction de conseillers fédéraux, moins habitués qu’eux à rencontrer et motiver les foules.

En matière de rails, Vaud et Genève ont tout du vrai couple, ne dit-on pas que les mariages réussis sont ceux où les deux conjoints regardent le même horizon?

Traité avec la Chine: deux poids deux mesures

Je ne suis pas sûre de bien comprendre l’attitude du Conseil national qui refuse d’ouvrir la possibilité d’un referendum facultatif sur le traité de libre-échange avec la Chine. Ce sont pourtant  les mêmes députés, outrés, qui ont refusé la Lex USA l’été dernier.

Je mélange tout? Je ne crois pas.

Face aux prétentions des grandes puissances, la Suisse devrait avoir un comportement plus cohérent. En cette année 2013, l’indignation de nos élus est vraiment trop « à géométrie variable ». 

L’été dernier la Lex USA était dénoncée comme une ingérence insupportable dans notre secteur bancaire. Les conditions de travail des Chinois qui produisent des biens que nous allons consommer ne nous sont pas moins indifférentes, tout comme le respect de certaines normes environnementales ou d’hygiéne. Le soucis de défendre nos valeurs et nos intérêts devrait être plus constant.

On peut parfaitement soutenir l’accord de libre-échange avec la Chine pour des motifs de raisons économiques. Mais pourquoi fermer d’avance tout débat populaire. Redoute-t-on de ne pas savoir convaincre?

Les Suisses discutent à intervalles réguliers des règles du grand marché européen, pourquoi seraient-ils incompétents pour se prononcer sur l’accès au méga-marché chinois?

Un tel accord de libre-échange a évidemment une nature politique, comme notre arrimage aux 28 pays de l’Union européenne. Choisir avec qui et comment on commerce est éminement un choix politique. Au moment où la planète rend hommage à Nelson Mandela et où les Suisses s’interrogent sur le soutien de certains milieux économiques au régime de l’apartheid, est-il nécessaire de l’expliquer?

La neutralité économique n’existe pas.

Didier Burkhalter: éloge du gris

Le «charisme d’une autoroute». C’est ainsi que la Basler Zeitung décrit Didier Burkhalter le nouveau président de la Confédération. Le Neuchâtelois a la réputation d’être un homme gris. Comme il donne peu d’interviews, nombre de journalistes se vengent en le caricaturant en encore plus terne qu’il n’est. En fait, ce quinquagénaire appartient à la race des ministres austères, imprégnés de leur mission au service de la collectivité, qui ne sont pas là pour rigoler, mais faire avancer les dossiers.

Quand on a la chance de pouvoir s’entretenir avec lui, on s’aperçoit que le Chef du département des affaires étrangères peut être drôle, pince-sans-rire. D’expérience, on dira qu’il n’est ni plus drôle, ni plus terne que la plupart de ses prédécesseurs. A Berne, la règle consiste plutôt à se confondre avec le gris de la molasse du Palais fédéral qu’à briller. Les personnalités extravagantes ou charismatiques sont d’heureuses mais rares exceptions. D’autant plus qu’il reste difficile d’être charismatique en trois langues. Dans le collège actuel, seule Doris Leuthard parvient à séduire dans tout le pays. L’aura des autres ne dépasse guère leur aire linguistique d’origine.

Surtout, séduire les foules par un style empathique, décontracté et populaire, n’est pas ce que l’on demande en priorité à nos conseillers fédéraux. Ils doivent convaincre le peuple de leur donner raison. Cela est autrement plus difficile que de sourire avantageusement sur les photos.

Bien sûr, l’art oratoire et le sens du contact peuvent aider dans ce périlleux exercice de conviction, mais le glamour ne fait pas tout, comme on vient de le constater avec la défaite de Doris Leuthard sur la vignette à 100 francs.

Surtout cette critique à l’encontre de Didier Burkhalter est un peu étrange. Le 16 septembre 2009, lorsqu’il a été élu, il avait pour challenger radical le conseiller national Christian Lüscher, beau gosse et grande gueule « à la genevoise ». Si l’Assemblée fédérale avait voulu de la fougue et du charisme, elle aurait pu choisir l’avocat genevois. Elle ne l’a pas fait. De quoi donc se plaint-on dès lors ?

Les critiques sur le style Burkhalter dissimulent  mal une aversion sur le fond. Le Chef du Département des affaires étrangères s’emploie à rénover la voie bilatérale avec l’Union européenne. Son engagement dans ce dossier ingrat agace souverainement tous ceux qui ne comprennent même pas pourquoi il faut le faire. Avec ou sans charisme, le nouveau président de la Confédération devra surtout expliquer inlassablement la pertinence de ses actions.

Qui peut imaginer que les Suisses pourraient approuver les choix européens du gouvernement juste par ce que le conseiller fédéral qui les a proposés est sympa?

**********************************

Chronique parue en italien dans le Caffè, le 8 décembre

Le cours d’histoire de Didier Burkhalter

Invité lundi soir à Lausanne*, Didier Burkhalter a plaidé pour le refus de l’initiative de l’UDC contre l’immigration dite de masse. Il a rappelé une évidence historique que ceux qui sacralisent les frontières oublient:

« Depuis des générations notre pays est ouvert au commerce avec l’Europe et avec le monde. En réalité je devrais dire des siècles puisque, pour reprendre la belle image d’un historien: le sel indispensable au bétail dans les pâturages de Guillaume Tell venait d’Afrique du Nord.

La Suisse a toujours été un lieu de passage, un lieu de commerce et c’est ce commerce à travers les Alpes qui a rendu prospères les vallées autour des principaux cols alpins, dont le Gothard. C’est ce commerce européen et même international qui a permis l’essor d’importantes villes commerçantes sur le chemin de ces Alpes à l’image de celle qui furent les premières à rejoindre la Confédération comme Lucerne, Zurich ou Berne… »

* Par le Centre patronal et nos confrères de 24 Heures et La Télé

Chic, des retraites plus longues

La semaine dernière, l’OCDE (L’organisation de coopération et de développement économiques) nous a appris que l’espérance de vie a dépassé pour la première fois 80 ans en moyenne dans ses 34 pays-membres.  Depuis 1970, on a gagné dix ans de vie. Ce sont les Suisses qui devraient vivre le plus longtemps (82,8 ans), devant les Japonais et les Italiens (82,7). En fait, les championnes sont les Suissesses, leur espérance de vie atteint 84,7 ans !

C’est une bonne nouvelle, nous ne payons pas pour rien notre système de santé à prix d’or. Nous en bénéficions concrètement.

Mais vu sous un autre angle, ce progrès complique la tâche de ceux qui, comme Alain Berset, sont chargés d’assurer notre système de retraite. Le conseiller fédéral socialiste vient de présenter son projet de réforme « Prévoyance vieillesse 2020 ». Le chef du Département fédéral de l’intérieur ne touche pas à l’âge de référence pour toucher l’AVS, cela reste 65 ans (mais désormais pour les femmes aussi).  Il prévoit plus de flexibilité entre 62 et 70 ans, une hausse de la TVA et une baisse du taux de conversion des avoirs du deuxième pilier. Au vu des réactions, ce paquet de mesures additionne les mécontents, à droite et à gauche. Cela signifie pourtant qu’il repose sur une symétrie des sacrifices, très emblématique du compromis helvétique : chaque partie doit admettre des concessions pour obtenir une solution équilibrée.

Anticipant l’annonce de Berset, les libéraux-radicaux ont formulé une proposition très astucieuse. Ils estiment nécessaire de tenir compte de l’augmentation de l’espérance de vie. Aussi proposent-ils que pendant une vingtaine d’années on augmente l’âge de la retraite de référence d’un mois, pour parvenir à 66,5 ans. Ce changement graduel se ferait par ordonnance, ce qui éviterait la dramatisation d’une votation.

Scandaleux ? Pas vraiment. Il faut considérer les modifications des parcours de vie: on se marie plus tard, les enfants naissent donc plus tard, ils se forment plus longtemps et partent plus tard du foyer familial. Il faut arrêter d’exiger de pères et de mères de famille qu’ils cessent toute activité professionnelle alors qu’ils ont encore de jeunes adultes à entretenir ou qu’ils viennent juste d’arrêter de payer pour eux.

Il est grand temps que les Suisses refondent leur système de prévoyance vieillesse en fonction de la manière dont ils vivent actuellement et pas selon le modèle de leurs ancêtres. L’allongement de la vie est une chance, pas une calamité. Son financement ne devrait  pas nous angoisser, mais nous réjouir.

* Chronique parue en italien dans le Caffè le dimanche 24 novembre:

http://www.caffe.ch/stories/il_punto/45239_le_pensioni_seguono_la_svizzera_longeva/

1:12, honneur aux vaincus

Dans la bouche de certains commentateurs, c’est la curée: les jeunes socialistes ont perdu, donc ils devraient s’écraser.

Je ne partage pas ce point de vue, 34,7%, c’est un score très honorable. Il rappelle celui de l’initiative pour une Suisse sans armée le 26 novembre 1989: un 35,6% que l’on a considéré par la suite comme un tournant historique, qui a influencé tous les débats sur la taille et les missions de l’armée.

Plus d’un Suisse sur trois rêve d’une meilleure justice salariale, c’est tout sauf anecdotique.

Et puis, les jeunes socialistes ont mené une campagne formidable, se démultipliant notamment sur les réseaux sociaux, ils ont fait preuve d’un militantisme sans faille, inventif, que bien des partis (beaucoup mieux établis et plus richement dotés) peuvent leur envier. Et qui mérite quoi qu’il en soit le respect.

Âge de la retraite: l’astucieuse idée du PLR

Très astucieuse l’idée présentée aujourd’hui par le PLR sur l’âge de la retraite. Lier son élévation à l’espérance de vie: pendant une vingtaine d’années on augmenterait l’âge de la retraite d’un mois. L’âge de référence passerait ainsi de 65 ans à 66,5 ans.

Ce changement graduel se ferait par ordonnance, ce qui éviterait la dramatisation d’une votation.

La proposition est formulée la veille de la présentation de la réforme Prévoyance vieillesse 2020, que le conseiller fédéral Alain Berset devrait envoyer en consultation.

En  matière d’âge de la retraite, il serait temps que  la Suisse avance. On peut bien rêver d’envoyer tout le monde à la retraite à 60 ans, ce n’est pas supportable financièrement (voyez les conséquences de l’obstination française). Il faut réserver cette possibilité à ceux que le travail a prématurément usé.

Pour tous les autres, il faut prendre en compte l’allongement réel de la durée de vie – on ne se paie pas un système de santé à prix d’or pour rien: nous vivrons mieux et plus longtemps que nos ancêtres. Il faut également considérer les modifications des parcours de vie: on se marie plus tard, les enfants naissent donc plus tard, ils se forment plus longtemps et partent plus tard du foyer familial. Il faut donc arrêter d’exiger de pères et de mères de famille qu’ils cessent toute activité professionnelle alors qu’ils ont encore de jeunes adultes à entretenir ou qu’ils viennent juste d’arrêter de payer pour eux.

Soyons aussi plus imaginatifs dans l’introduction graduelle de travail à temps partiel pour atterrir en douceur à l’âge de l’AVS. Il est loin le temps où le travail était un fardeau exténuant. Mais surtout, il est urgent de mettre au point un système de retraite modernisé, qui n’angoisse pas ceux qui travaillent. Pour que les promesses de vieillesse sereine soient tenues, il faut qu’elles soient réalistes!

.

Coup de chapeau à Christa Markwalder et Guillaume Barazzone

La semaine politique se termine divinement. On apprend que Christa Markwalder sera la présidente du Conseil national en 2016. Une pro-européenne au perchoir, qui l’eût cru! La Bernoise, qui préside le Nouveau mouvement européen suisse (NOMES), est un esprit indépendant, une qualité si rare sous la Coupole qu’elle force manifestement le respect de ses pairs au sein du groupe radical. Ceux-ci lui pardonnent donc cet engagement quasi sulfureux tellement la question européenne est devenue tabou.

Cette bonne nouvelle fait suite à l’arrivée de Guillaume Barazzone sous la Coupole en remplacement de Luc Barthassat. Le PDC genevois est un autre jeune talent. Ces deux nouvelles sont réjouissantes pour tous ceux qui aiment la chose publique et se félicitent de ceux qui s’y consacrent avec fougue, quelles que soient leurs convictions partisanes.