Enigme valaisanne

A contre-courant. Au terme d’une dimanche de votations fédérales et d’élections cantonales, le Valais apparaît singulièrement à contre-courant des autres cantons. Il est le seul à refuser la LAT, il place en tête du premier tour pour le Conseil d’Etat Oskar Freysinger, un populiste UDC au comportement gouvernemental imprévisible, il réserve un score calamiteux, moins bon qu’il y a quatre ans, au candidat écologiste, alors que la plupart des autres cantons ont ouvert la porte de leur gouvernement aux Verts.

Un mélange de conservatisme, de populisme, d’aveuglement buté et de refus de la modernité.

Ce qui rend le Valais si incompréhensible aux yeux de l’extérieur, c’est peut-être le traumatisme de l’acceptation de l’Initiative Weber, il y a un an. Les autorités, le parti majoritaire PDC en tête, n’a pas su faire barrage au texte sur les résidences secondaires – qui contraint à un changement de modèle de développement économique. En fait, le PDC cantonal n’a pas su défendre les intérêts du Valais. Idem avec la LAT. D’où le score des trois PDC sortants, derrière Feysinger, ils sont incontournables, mais ils ne sont plus des rois.

Parlementaire fédéral, qui prétend d’ailleurs le rester même en cas d’élection au gouvernement, Freysinger se voit exonéré de toute responsabilité dans le fossé qui s’est creusé entre le Berne fédérale et le canton alpin. On se permet toutefois de douter fortement de sa capacité à le combler, même avec une double-casquette, même avec une double légitimité électorale. En bon populiste, Freysinger a fait des promesses qu’il ne pourra pas tenir…

Un mot sur le candidat Christian Varone. Il a fait le plein des voix radicales, ni plus, ni moins, engrangeant sur son nom plus de voix que Claude Roch en 2009, avec une participation supérieure, il est vrai. L’homme a déçu en gérant maladroitement son affaire de pierre turque. Reste à savoir avec qui le PDC préférera gouverner et donc à qui le parti apportera son soutien au second tour? Entre une UDC conquérante et un PLR reconnaissant de sa dette, le choix est celui du déclin ou du sursaut républicain.

Une chose est sûre, une élection est perdue ou gagnée seulement lorsqu’elle est terminée. Rendez-vous dans 2 semaines.