L’Italie passe pour un laboratoire d’expérimentation politique. Parfois pour le pire: fascisme, berlusconisme, clientèlisme,… mais elle est aussi capable de se reprendre, de se relever, d’incarner les valeurs humanistes, d’être à la hauteur de sa longue et prestigieuse histoire.
Qu’en sera-t-il de Matteo Renzi, nanti de sa victoire aux européennes? Il n’est pas interdit d’espèrer que l’Italie retrouve son rang de pays-fondateur de l’Union à la responsabilité particulière.
Le président du Conseil italien l’a souligné lors d’un débriefing avec son parti cette semaine: avec 41% des voix, le PD est le premier parti d’Europe, « Siamo il partito più votato in Europa », avant la CDU d’Angela Merkel.
Cela tombe bien, l’Italie va occuper la présidence de l’Union europpéenne dès le 1er juillet. Matteo Renzi annonce des initiatives en matière d’emploi et d’innovation.
Il revendique son leadership, et ne veut pas être un « follower » – même s’il est un accro à twitter.
Dans une Union effrayée et déprimée par la montée des anti-européens et des euros-sceptiques, le premier ministre italien a en tout cas réussi à faire reculer le parti populiste de Beppe Grillo. Le comique avait promis un tsunami, sa vague a singulièrement perdu de sa force.
C’est en cela que l’expérience Renzi est prometteuse: quand la gauche se reprend, quand elle ne s’égare pas dans les querelles politiciennes, quand elle se fixe pour objectif de redonner confiance, quand elle s’efforce de gouverner concrètement, elle redevient séduisante et réussit à faire barrage aux démagogues, qui hurlent beaucoup mais ne résolvent rien.
Et si, après avoir été la risée de la planète, l’Italie redevenait l’avant-garde? Une nouvelle Renaissance initiée par un Florentin pure souche? Ce serait une belle histoire européenne…