Dix jours après l’annonce surprise de Didier Burkhalter, le favori reste Ignazio Cassis, lobbyiste des assureurs-maladie, bien qu’il ne se soit pas encore déclaré officiellement.
Plus courageuse, Laura Sadis a fait part de son intérêt. Les autres « papables » réfléchissent.
Quelques éléments de réflexion. Un sondage du Caffé, dimanche dernier, indiquait que trois Suisses sur quatre souhaitent l’entrée d’une nouvelle femme au Conseil fédéral. Cette préoccupation devrait aussi être celle du PDC, et plus particulièrement de tous les élus démocrates-chrétiens alémaniques sous la Coupole. Si une libérale-radicale n’est pas élue cette année et que Doris Leuthard s’en va l’an prochain, le débat sur la présence d’une seule et dernière femme au gouvernement (Simonetta Sommaruga) risque de s’enflammer et d’obscurcir leurs propres chances d’être choisis. En conséquence, les démocrates-chrétiens devraient se rallier à une candidature Sadis.
Depuis la démission d’Elisabeth Kopp (voir post précédent), la liste est longue des femmes PLR officiellement candidates qui ont été black-boulées : Christiane Langenberger en 1998 lors de la succession Delamuraz, Christine Beerli en 2003 lors de la succession Villiger, Karin Keller-Sutter en 2010 lors de la succession Merz. Le parti socialiste avait préféré à cette dernière Johann Schneider-Ammann, au motif fort spéculatif que celui-ci, patron d’entreprise, serait plus enclin au dialogue social. Depuis, les camarades ont pu mesurer la clairvoyance de ce choix.
Si le Tessin veut gagner, il doit proposer une femme. Et il ne doit pas tergiverser trop longtemps, sinon les prétentions romandes vont s’engouffrer dans la brèche On ne peut pas revendiquer un siège en priorité et ne pas se montrer prêts sous prétexte que la campagne sera longue et éprouvante pour celle ou celui qui se déclarerait trop tôt. C’est la fonction de conseiller fédéral qui est éprouvante, comme en a abondamment témoigné Didier Burkhalter, alors si le ou la papable ne se sent pas la force de faire face à un été sous pression, il vaut mieux renoncer d’emblée !