UE et Brexit: pour qui sonne le glas?

Neuf fois pour notifier à Bruxelles une décision souveraine du peuple britannique, c’est long, tout de même. Cela rappelle à quel point ce referendum a été un coup de bluff insensé de David Cameron.

Pour beaucoup, la lettre que Theresa May a fait parvenir aujourd’hui 29 mars à Donald Tusk montre que l’UE est « à bout de souffle » pour reprendre le titre du débat que propose ce soir l’émission Infrarouge de la RTS.

On n’aura pas le culot de dire que l’UE va bien, ce serait mettre des lunettes trop roses. Mais de là à penser que le Brexit sonne le glas, et qu’elle va s’effondrer…

Personne ne note qu’en neuf mois – c’est tout de même long neuf mois – plein de pays-membres, notoirement agacés par l’ingérence de Bruxelles, auraient pu s’engouffrer dans la brèche britannique, et décider de partir avec elle. Aucun ne l’a fait. Au contraire, c’est l’Ecosse, vieille nation européenne, qui menace de quitter le Royaume-Uni.

Au coeur de ces choix, des conceptions antagonistes de ce qu’est la souveraineté au XXIème siècle: le pouvoir partagé ou les attributs orgueilleux d’un pouvoir de façade.

Le nouveau leitmotiv de la géopolitique mondiale est que « rien ne se passe comme prévu ». Gageons tout de même qu’au terme de l’exercice de divorce dans deux ans les 27 restants seront moins ébranlés par le Brexit et ses conséquences que la Grande-Bretagne qui l’a, si maladroitement, enclenché.