La lâcheté européenne de la direction du PS

En matière de lâcheté des partis suisses sur la question européenne, je croyais avoir tout vu. Retournement de veste, reniement des engagements solennels pris par le passé, déni de réalité, méconnaissance des enjeux bruxellois, silence assourdissant, yakatisme primaire,…

J’ai quand même dû me princer fort en lisant dans le communiqué de presse du Parti Socialiste sur une mise en oeuvre « créative » de l’initiative « contre l’immigration de masse » la phrase suivante: « Ces réformes doivent permettre un renforcement de l’économie nationale, tout en limitant notre dépendance au marché du travail extérieur. »

Blocher a décidément gagné sur toute la ligne si au PS on pense qu’il faut limiter « notre dépendance au marché du travail extérieur ».

Où va une gauche qui pense que l’immigration, c’est mal?

Que gagne le PS à promettre que l’on va raser gratis (appliquer le texte du 9 février par de simples efforts internes sans introduire de contingentements)?

Christian Levrat, qui a présidé cette ignominie, a-t-il l’intention de proposer aux délégués de retirer du programme du PS l’objectif de l’adhésion à l’Union européenne, réaffirmé au Congrès de Lausanne en 2010, (comme Micheline Calmy-Rey l’a fait dans les objectifs de la politique extérieure du Conseil fédéral)?

Jean-Claude Juncker, une bonne nouvelle pour la Suisse

Ils deviennent rares les dirigeants européens qui connaissent bien la Suisse, son système politique et ses fonctionnements démocratiques compliqués, aussi est-ce une bonne nouvelle que Jean-Claude Juncker ait été désigné président de la Commission. José Manuel Barroso avait certes fait ses études à Genève, mais ses souvenirs de jeunesse et sa connaissance des institutions suisses n’ont pas nourri une immense mansuètude de sa part à notre égard.

Pour l’ancien premier ministre luxembourgeois, la Suisse a longtemps été une alliée utile, nos conseillers fédéraux des partenaires naturels de discussion depuis 1995. Pour retarder l’aggiornamento des pratiques bancaires et fiscales, dans l’intérêt du Grand-Duché, Juncker pouvait invoquer la situation helvétique. Pas question de reprendre un quelconque standard international, tant que l’UE n’avait pas obtenu que la Confédération fasse de même.

Quand cette digue n’a plus tenu, le Luxembourg a su toutefois s’adapter aux exigences de l’OCDE avec moins de dramatisation que chez nous. Privilège d’un petit Etat membre de l’UE que de pouvoir influencer le tempo, privilège dont la Suisse ne jouit évidemment pas.

Jean-Claude Juncker aime la Suisse au point d’y passer des vacances. Mais on aurait tort de croire qu’il sera inconditionnellement et béatement de notre côté dans les difficiles négociations de rabibochage post 9 février.

Le président de la Commission défend avant tout les intérêts de l’UE. Mais Juncker est un Européen de coeur et de conviction, imprégné de l’histoire continentale, il ne voudra pas que l’on maltraite un des membres de la famille, fut-il excentrique et un rien capricieux. Il veillera à ce que la Suisse ne sorte pas de l’agenda institutionnel européen. Lui qui n’a pas hésité à venir à Zurich pour débattre avec Christoph Blocher sait que tous les Suisses ne sont pas alignés sur les positions outrancières du tribun populiste, et que notre pays a longtemps eu pour règle d’or le pragmatisme.

Depuis 1995, il a eu des contacts réguliers avec nos conseillers fédéraux, il connaît le dossier Suisse-UE comme sa poche…. et mieux que certains de nos ministres…

Un ami est toujours un allié potentiel. Mais un vrai ami ne redoute pas de dire la vérité. La désignation de Jean-Claude Juncker est une bonne nouvelle pour Berne. Il saura nous parler cash sans nous humilier. Il sait mieux que d’autres que les petits pays doivent être respectés, et que le poids d’un Etat n’est pas lié à sa taille. 

Le danger Ecopop

Après le Conseil des Etats, le Conseil national a refusé cette semaine l’initiative Ecopop sèchement.* Un verdict attendu, un scénario écrit d’avance. Ce texte veut limiter l’accroissement de la population à 0,2% sur une moyenne de trois ans. Cela signifierait que seuls 16 000 étrangers pourraient s’installer en Suisse chaque année. Alors que le solde migratoire a été de 81 000 personnes en 2013 ou qu’un canton comme Vaud estime son besoin en permis de travail à 55 000. Ecopop veut aussi que 10% du budget de l’aide au développement soit affecté à des mesures de planification familiale volontaire. Les parlementaires ont jugé ces propositions irréalistes, égoïstes, néo-colonialistes.

Ils auraient dû aller plus loin et invalider cette initiative. Mais ils ont refusé de le faire par 120 voix contre 45. Un manque de courage consternant.

Le texte ne respecte pas l’unité de la matière, il mêle immigration en Suisse et aide au développement dans le tiers monde. Mais dans le doute, l’habitude a été prise à Berne de confier au peuple le choix de trancher. La manœuvre a souvent servi d’exutoire sans conséquence.

Lors d’un colloque à Neuchâtel sur la compatibilité entre les droits populaires et le respect des droits humains qui s’est tenu récemment à Neuchâtel, le sénateur Filippo Lombardi a noté humour que «l’unité de la matière» est un concept «chewing gum» et que les critères d’invalidation des initiatives populaires gagneraient à être clarifiés.

C’est un travail de Titan que devront entreprendre le gouvernement et le parlement. Il faudra lutter contre le sentiment qui s’est installé que la démocratie directe est supérieure à la démocratie représentative. «Elire tous les quatre ans est aussi noble que de voter tous les trois mois», a souligné très justement Lombardi.

En attendant cette évolution nécessaire de notre système institutionnel (les normes de droit international supérieur vont se multiplier, pas seulement pour les droits humains ou l’eurocompatibilité, mais aussi dans le domaine environnemental), il va donc falloir combattre Ecopop devant le peuple. La votation pourrait avoir lieu cette année encore.

Ce ne sera pas facile.

Selon le sondage Sophia 2014, publié par L’Hebdo en mai dernier, 74% des Suisses pensent qu’il faudra profondément changer leur mode de vie pour des raisons écologiques. La croissance démographique inquiète également. La tendance est là, les thèses d’Ecopop recueillent une approbation très large, beaucoup plus large que le contingentement de la main d’œuvre étrangère. Reste donc à montrer que la solution n’est pas adéquate. La campagne sera compliquée par la discussion sur la mise en œuvre de l’initiative «contre l’immigration de masse» qui s’annonce tout sauf consensuelle.

* texte paru en italien dans Il Caffè. 

Conseil fédéral: qui reste, qui part

Ce n’est pas encore un thème à Berne, mais il ne devrait pas tarder à le devenir à l’approche des élections fédérales d’octobre 2015: qui restera, qui partira parmi les conseillers fédéraux?*

A priori, la réponse est simple: personne. La doyenne de fonction, Doris Leuthard, est en poste depuis 2006, elle comptabilise moins de 10 ans au gouvernement. En général, les conseillers fédéraux squattent justement un peu plus de 10 ans.

Mais, on sait depuis 2003 et l’ébranlement de la formule magique que la réélection des ministres, qui clôt, en décembre, le renouvellement des autorités fédérales, n’est plus une formalité.

Seule PDC au sein du collège, jeune quinquagénaire, Doris Leuthard, toujours très populaire, n’a aucune raison de tirer sa révérence. Elle peine pourtant à concrétiser la sortie du nucléaire et butte sur de fortes oppositions. L’Argovienne pourrait se lasser de tant d’âpreté. Du coup, son bilan paraîtrait singulièrement faible au vu des espérances soulevées par sa personnalité consensuelle et pragmatique.

Elue en 2007 dans des circonstances troublées, Eveline Widmer-Schlumpf a déjà creusé, elle, un sillon nettement plus profond. Après des années de louvoiement de ses prédécesseurs au Département des finances, elle a enterré le secret bancaire, et restera d’ores et déjà celle qui aura mis la place financière en conformité avec les standards d’un monde globalisé, devenu avide de recettes fiscales re-localisées. Le destin politique de celle qui a pris la place de Christoph Blocher n’est toutefois pas à l’abri d’un acte punitif tardif. Tout dépendra de l’équilibre des forces au sein de l’Assemblée fédérale. Une chose est sûre: l’UDC ne lui pardonnera jamais, et les autres partis qui l’ont utilisée en 2007 ne se sentent plus aussi liés à elle qu’en 2011.

Arrivé en 2008, Ueli Maurer peut craindre un peu pour sa réélection. Même en perte de vitesse, l’UDC aura au moins droit à 1 siège. Mais c’est la qualité de son travail qui inquiète. Le Parlement peut-il sérieusement confirmer un ministre aussi incompétent?

Sur le papier, les deux libéraux–radicaux et les deux socialistes ne devraient pas être inquiets. Mais un mauvais score du PLR pourrait fragiliser la position de Didier Burkhalter et de Johann Schneider-Ammann. S’il faut en sacrifier un au nom des nouveaux équilibres sortis des urnes, le Bernois qui n’a pas convaincu pourrait payer la facture. L’aura actuelle du Neuchâtelois ne le rend pas immune: un enlisement du dossier européen dont il a la charge pourrait lui être fatal.

Simonetta Sommaruga et Alain Berset sont trop jeunes et trop récents pour être faillibles. Mais si la gauche attaque des sièges bourgeois dans les tours précédents, ils pourraient subir un effet boomerang imprévisible.

* Chronique parue en italien dans Il Caffè http://caffe.ch/stories/il_punto/47219_chi_rimane_e_chi_lascia_la_poltrona_di_ministro/

Maccarthysme fiscal

Dans les discours, les Etats-Unis étaient traditionnellement présentés comme une République-sœur, nous avons en commun le bicaméralisme, le pouvoir des Etats, la conviction d’être un «peuple élu» et le sentiment qu’en matière de démocratie nous sommes un phare mondial.*

Dans la vraie vie, chacun sait qu’une sœur ou un frère n’est pas forcément tendre, et que elle ou il peut se montrer impitoyable. C’est assurément ce que l’on doit penser après l’amende de 2,5 milliards de francs que la justice américaine a infligée à Credit Suisse. Comme dit l’adage, ses amis on les choisit, sa famille, on la subit.

La situation a quelque chose de comique ou de grotesque, choisissez votre adjectif. Une banque suisse dirigée par un Américain, Brady Dougan, se voit pénalisée pour avoir trop bien traiter ses clients américains. Le fisc de la plus grande puissance mondiale a échoué à taxer ses administrés, fermant les yeux sur leurs combines, ou faisant comme si leurs activités économiques se développaient sur la planète Mars, comme si tous ses entrepreneurs et ses sociétés à succès ne produisaient pas de bénéfices, mais le pouvoir judiciaire, lui, s’est donné les moyens de les traquer.

Conséquence de cette chasse aux sorcières, de ce maccarthysme fiscal du XXIème siècle, les banquiers suisses sont contraints de réinventer leur modèle d’affaires. Gérer l’argent blanc plus blanc que blanc, le patrimoine des gentlemen issus des pays respectant les standards de l’OCDE, de manière conservatrice, éthique et durable. Ou s’intéresser aux fortunes de riches brasseurs d’affaires issus de pays d’Afrique et d’Asie, dans les quels l’Etat de droit, le respect de la probité fiscale, et les politiques publiques de redistribution, restent des notions très abstraites. Les plus-value risquent de ne pas être les mêmes.

L’enjeu n’est pas que moral pour la place financière suisse, malmenée par les pressions internationales.  Les banques génèrent plus de 100000 emplois, et représentent à elle seules 6,3% du PIB.

A Berne, gouvernement et parlement n’en peuvent plus de devoir réparer les bêtises de quelques banquiers indélicats. La sanction contre le Credit Suisse n’est pas la dernière infligée à un établissement bancaire helvétique. L’indignation, l’exaspération ne sont pas près de s’éteindre. L’histoire est d’autant plus pénible que la Suisse est un Etat libéral qui n’aime pas se mêler des activités des acteurs économiques, et s’en est longtemps portée très bien.

* Chronique parue en italien dans le Caffè, le 25 mai dernier 

Renzi et l’Europe: le laboratoire italien

L’Italie passe pour un laboratoire d’expérimentation politique. Parfois pour le pire: fascisme, berlusconisme, clientèlisme,… mais elle est aussi capable de se reprendre, de se relever, d’incarner les valeurs humanistes, d’être à la hauteur de sa longue et prestigieuse histoire.

Qu’en sera-t-il de Matteo Renzi, nanti de sa victoire aux européennes? Il n’est pas interdit d’espèrer que l’Italie retrouve son rang de pays-fondateur de l’Union à la responsabilité particulière.

Le président du Conseil italien l’a souligné lors d’un débriefing avec son parti  cette semaine: avec 41% des voix, le PD est le premier parti d’Europe, « Siamo il partito più votato in Europa », avant la CDU d’Angela Merkel.

Cela tombe bien, l’Italie va occuper la présidence de l’Union europpéenne dès le 1er juillet. Matteo Renzi annonce des initiatives en matière d’emploi et d’innovation.

Il revendique son leadership, et ne veut pas être un « follower » – même s’il est un accro à twitter.

Dans une Union effrayée et déprimée par la montée des anti-européens et des euros-sceptiques, le premier ministre italien a en tout cas réussi à faire reculer le parti populiste de Beppe Grillo. Le comique avait promis un tsunami, sa vague a singulièrement perdu de sa force.

C’est en cela que l’expérience Renzi est prometteuse: quand la gauche se reprend, quand elle ne s’égare pas dans les querelles politiciennes, quand elle se fixe pour objectif de redonner confiance, quand elle s’efforce de gouverner concrètement, elle redevient séduisante et réussit à faire barrage aux démagogues, qui hurlent beaucoup mais ne résolvent rien.

Et si, après avoir été la risée de la planète, l’Italie redevenait l’avant-garde? Une nouvelle Renaissance initiée par un Florentin pure souche? Ce serait une belle histoire européenne…

Triomphe des gouvernements cantonaux

Jolie démonstration ce dimanche: dans le canton de Neuchâtel le contre-projet l’emporte (60,5%), l’éolien n’est pas condamné. Dans le canton de Vaud, le contre-projet à Lavaux III s’impose également (68%), le vignoble le plus protégé de Suisse ne deviendra pas un musée figé.

Les deux Conseils d’Etat ont eu raison de ne pas abdiquer devant deux initiatives absolutistes, et de proposer une alternative plus praticable, qui laisse une marge de manoeuvre aux pouvoirs de proximité.

Le miracle ne s’est pas produit pour l’initiative de la « Marche blanche » pour que les pédophiles ne puissent plus travailler avec des enfants. La pédagogie a réduit le score, mais il était difficile de plaider la proportionnalité du droit dans un sujet aussi émotionnel. On peut juste espèrer que les vainqueurs respectent les vaincus, et cessent de les mettre au pilori parce qu’ils avaient une appéciation différente de situation.

Les votes vaudois et neuchâtelois de ce dimanche prouvent au moins qu’il vaut la peine d’essayer, que le souverain peut se laisser convaincre, que le pragmatisme a encore de beaux jours devant lui et que les gouvernements cantonaux ne souffrent pas du même discrédit que le Conseil fédéral.

Avions de combat: 1993/2014

A  21 ans de distance, six  cantons ont basculé dans le camp du refus à de nouveaux avions de combats: Neuchâtel, Valais, Vaud, Zurich, Schaffhouse  et Berne.

Le Jura, le Tessin et les deux Bâles avaient, eux, déjà voté contre l’acquisition de  FA/18.

Le 6 juin 1993, 57,2% des votants s’étaient opposés à l’initiative pour une Suisse sans nouveaux avions de combat, alors que le Gripen est aujourd’hui boudé par 53,4%. 

Jamais les Suisses n’avaient refusé à l’armée les moyens de s’équiper comme elle estimait en avoir besoin.

Salaire minimum: les jeunes socialistes meilleurs que les syndicats

Sur le salaire minimum, la défaite des syndicats est sèche.

Avec 77% de refus, ils ont fait moins bien que les jeunes socialistes et leur 1:12 en novembre dernier (65% de non).

Le mythe du partenariat social a été plus fort, même si un employé sur deux n’est pas couvert par une CCT. L’attachement à un état libéral, qui ne se mêle pas de l’économie, est une caractéristique de fond dans les choix de votations des Suisses.

Après Minder et le 9 février, les milieux économiques ont retrouvé un moyen de convaincre de ne pas casser les conditions-cadre qui font le succès de la Suisse. Ce n’est pas encore la grande réconciliation, mais c’est un premier pas.

La question de l’équité salariale reste entière. Ce vote sec ne l’enterre pas, on peu même craindre une radicalisation.

Si la stratégie de l’initiative a échoué, alors restera celle de la grève pour amener certains patrons à mieux redistribuer les fruits de la croissance.

50 millions de déplacés: que fait la Suisse?

La Suisse avait promis en septembre dernier d’accueillir un contingent de 500 réfugiés syriens. En deux arrivages, 54 personnes ont été accueillies.

Malaise.

Nausée même, quand on prend connaissance des chiffres publiés ce 14 mai par le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) à Genève et le Conseil norvégien pour les réfugiés:

Le nombre de déplacés dans le monde a atteint un record l’an dernier. Plus de 33 millions de personnes sont déplacées dans leur pays, soit 4,5 millions de plus que l’année précédente.

Cinq pays, la Syrie, la Colombie, le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Soudan concentrent le 63% des 33,3 millions de personnes déplacées.

– Un nombre « choquant » de plus de 40% des nouveaux déplacés l’ont été en Syrie, ont précisé le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et le CNR.

–  En Syrie, 9500 personnes ont été déplacées en moyenne chaque jour par le conflit l’an dernier. Une famille quitte son foyer à cause des violences toutes les 60 secondes.

– Le nombre de réfugiés (déplacés dans des pays tiers) a également augmenté, soit 16 millions de réfugiés enregistrés l’an dernier, et au total un record de 49,3 millions de personnes déplacées par les conflits à l’intérieur et à l’extérieur de leur pays, contre 45,2 millions l’an dernier.

– L’an dernier, 8,2 millions de personnes supplémentaires ont été déplacées. Outre en Syrie, qui compte 6,5 millions de déplacés internes, la situation s’est aggravée récemment en République centrafricaine (près d’un million) et au Soudan du Sud (un million également).

–  En moyenne, les déplacés vivent dans des conditions précaires pendant 17 ans, selon le rapport portant sur 58 pays.

Je ne sais pas ce qu’attend le Conseil fédéral, et Simonetta Sommaruga en particulier, pour honorer sa promesse et la décupler.