Waouh! Le président du Conseil National Ruedi Lustenberger (PDC/LU) a appelé les Suisses à se réconcilier après le vote du 9 février. Et il a évoqué rien moins que la guerre du Sonderbund.
J’aime bien les références historiques, mais « la guerre du Sonderbund », quand même, il n’exagère pas un peu, M. Lustenberger?
L’appel à la cohésion nationale, c’est un must des votes post-traumatiques: « Aimez-vous les uns les autres et la Suisse ira mieux. »
Je crains toutefois que cette fois-ci, ce ne soit un peu plus compliqué. Il ne faut pas nier le trauma, mais l’affronter si on veut résoudre la terrible équation de nos relations avec l’Union européenne. Les Suisses ne sont pas d’accord entre eux sur un objet majeur concernant leur avenir, leur vision du monde, leur manière de fabriquer de la prospérité.
« Il faut se réconcilier », dit M. Lustenberger, mais se réconcilier pour quoi faire exactement ensemble?
Tant qu’à évoquer notre glorieux XIX ème siècle, je me pose une question: où est passé le Général Dufour?
C’est vrai, où sont passés les grandes personnalités qui traitaient le destin de la Suisse comme une affaire personnelle de la plus haute importance? Notre époque manque cruellement de visionnaires engagés dans la gestion des problèmes concrets.
Nous disposons de diviseurs (Blocher et les siens), de gestionnaires réparateurs dévoués (le Conseil fédéral, M. Lustenberger et plein de parlementaires), mais je ne vois personne qui rassemble, qui dirige (au sens d’indiquer une direction) et qui inspire.