Politique suisse: fini de rire

Une bombe en année d’élections fédérales!

Fin du taux plancher, ça va tanguer grave pour l’économie suisse, donc pour nous tous, et on aura enfin la réponse à la question: une stratégie d’une telle ampleur était-elle vraiment sans risques majeurs? Peut-on atterrir sans dommage quand on a esquivé la dure réalité?

Nous risquons tous gros dans cette aventure, mais pour les politiques, au seuil d’une année d’élections fédérales, le tsunami promet d’être aussi ravageur que pour nos industries d’exportation.

En douze mois, la Suisse aura perdu deux des vecteurs de l’insolente prospérité de cette dernière décennie : la tranquillité monétaire, et l’assurance de pouvoir recruter les meilleurs talents sur le marché de l’emploi européen. Cela fait beaucoup.

L’accès aux marchés européens est compromis à terme si les accords bilatéraux devaient tomber, faute d’entente avec Bruxelles. Et les exportations dans le reste du monde sont désormais compromises par une appréciation trop forte de notre monnaie. Dans une économie mondiale déprimée, tous nos partenaires comptent leurs sous. Si les produits suisses sont trop chers, les concurrents emporteront les contrats.

La BNS n’avait peut-être pas d’autre choix que d’abandonner une politique dispendieuse et au-dessus de ses moyens (car elle créait une sorte de risque systémique monétaire). Mais les politiques, incapables de s’entendre sur une application raisonnable et eurocompatible de l’initiative contre l’immigration de masse, sont sommés de se bouger et de faire vite.

L’économie suisse qui performait, alimentait les caisses publiques et atomisait le chômage à un taux plancher endure un séisme majeur.

Fini de rire, les politiques vont devoir se concentrer sur les vrais problèmes, cesser de finasser. Intégrer la zone euro ? Adhérer à l’Union européenne, toutes ces questions qu’ils ne voulaient pas traiter leur sautent à la figure.

 

Téléchargez ici l’édition spéciale de L’Hebdo: « Le taux plancher: Krach historique »