Un demi-million d’Italiens en Suisse

Les récentes élections italiennes m’ont permis de découvrir que la Suisse abrite la troisième plus grande communauté de Transalpins du monde. 442 557 électeurs résidant ici étaient inscrits dans les registres électoraux. Seule l’Argentine – 574 140 – et l’Allemagne nous dépassent, avec toutefois quelques bonnes dizaines de millions d’habitants en plus. Suivent la France – 306 554 – la Belgique – 210 572 – .

Dans les gigantesques Etats-Unis, les Italiens ne sont que 184 207, et dans le très grand Canada 117 053.

Tout ceci sans compter les enfants.

Pourquoi vous abreuver de tant de chiffres? Parce qu’ils disent quelque chose de très significatif sur notre politique de naturalisation.

La France n’a pas été moins que nous une terre d’immigration pour l’Italie, mais elle applique le droit du sol, et offre donc généreusement sa nationalité.

La Suisse a toujours préféré se montrer très restrictive préférant le droit du sang, comme l’Allemagne. Résultat, une deuxième puis une troisième génération d’Italiens sont nées de ce côté-ci des Alpes. L’immigration italienne s’étant passablement réduite depuis les années 1980, la présence d’une aussi vaste communuaté – au moins un demi-million de personnes, si on compte les enfants – devrait interpeller.

Quoi qu’il en soit, l’italianité de la population suisse (les doubles-nationaux comme ceux ne sont qu’Italiens) est spectaculaire. Puissent ceux qui statuent sur le nouveau droit de la naturalisation regarder cette réalité en face.