Brexit: l’Ecosse indépendante et l’Irlande réunifiée?

C’est fou comme l’appartenance à l’Union européenne impacte sur les vieilles frontières intérieures nationales. Une puissance d’aimant, alors que l’on ne cesse de croire l’implosion de l’UE comme imminente.

Aujourd’hui 13 mars, alors que la notification formelle du Brexit se fait attendre, la première ministre d’Ecosse, Nicola Sturgeon, annonce la tenue d’un nouveau référendum d’indépendance. Objectif: se maintenir dans l’Union européenne, et bye bye United Kingdom

La semaine dernière, Gerry Adams, du Sinn Fein, estimait que le Brexit rendait une réunification de toute l’Irlande possible.

A l’échelle de l’histoire, ces possibilités de démantèlement de la Grande-Bretagne sont vertigineuses. Il faut remonter à la dynastie des Tudor, aux guerres entre protestants et catholiques pour en saisir les racines.

Qu’on se le dise: ne plus être européen de passeport effraie beaucoup de Britanniques, et surtout les Ecossais et les Nord-Irlandais. Négociateur du Brexit, Guy Verhofstadt promet de faire tout son possible pour maintenir ce droit acquis – mais la réciprocité (les droits des Européens en Grande-Bretagne) devra être aussi garantie. Territoires, zones économiques, et citoyens pourront-ils divorcer à la carte ? Le Brexit, cette idée si simple que les modalités concrètes n’en ont pas été débattues, sera un casse-tête juridique sans précédent.

En Suisse aussi, le débat de 1992 sur le ralliement à l’Espace économique européen avait révélé un profond fossé (le fameux Roestigraben) entre les parties alémaniques et francophones (le Tessin ayant voté comme la Suisse alémanique et pas comme les Latins). Avant que l’envie de concorde nationale, et le chemin de la prospérité retrouvée grâce à la signature des accords bilatéraux, annulent tout  sentiment sécessionniste  et toute volonté de divorce pour longtemps.