Due à des spéculations plus qu’hasardeuses, à des montages financiers aussi incompréhensibles qu’invérifiables, tous pratiqués par des individus et des officines sans scrupules mais obsédés par l’optimisation de leurs « gains », la crise économique de 2007-2008 a contraint les états à s’endetter outrageusement pour sauver leurs banques « too big to fail » et aider des secteurs économiques déstabilisés par l’onde de choc.
La pression sur les mécanismes d’évasion fiscale s’est donc logiquement intensifiée. Il est vrai que les pertes fiscales sont elles aussi abyssales: 350 milliards d’euros de pertes fiscales (dont 120 pour l’UE, selon Gabriel Zucman, économiste français et professeur à l’université de Berkeley, cité par Le Monde http://www.lemonde.fr/paradise-papers/article/2017/11/05/les-paradise-papers-nouvelles-revelations-sur-les-milliards-caches-de-l-evasion-fiscale_5210518_5209585.html)
On ne sait pas qui exactement renseigne le consortium des journalistes d’investigation, mais les révélations se succèdent, après les swissleaks, les panamapapers, voici les paradisepapers.
Les législateurs sont sommés d’agir contre ces mécanismes, certes légaux, mais chaque jour un peu plus immoraux au vu des conséquences sur les budgets publics et les mécanismes de redistribution qui profitent à l’ensemble des citoyens-contribuables (qui, eux, ont peu de possibilités de s’adonner à l’exil fiscal).
La fable de l’arroseur arrosé, finalement, dix ans plus tard? On se gardera d’être trop péremptoire, mais un peu plus d’équité devant l’impôt ne fera pas de mal.