Alain Berset a gagné le droit d’aller de l’avant avec un âge de retraite égal pour les hommes et les femmes. Mais réussira-t-il à convaincre son propre parti? L’affaire n’est pas gagnée d’avance….. Mais il est peut-être temps de sortir de la guerre de tranchée. Il était parfaitement normal que nos grand-mères et nos mères bénéficient de l’AVS plus tôt que les hommes. La plupart ont accompli une double journée de travail à l’époque où les pampers n’existaient pas, où les lave-linge et les lave-vaisselle étaient un luxe inabordable. Pour ma génération, née dans les années soixante, la différence de traitement est déjà moins plaidable, si ce n’est que beaucoup de femmes ont souffert, souffrent encore d’inégalités salariales. Mais, pitié, pour la génération de nos filles, qui prendra sa retraite dans 40 ou 50 ans: comment justifier pareille inégalité de traitement avec les hommes?
Les jeunes femmes sont désormais tout aussi bien formées que les hommes, elles ont une espérance de vie légèrement supérieure. Pourquoi les enfermer dans une vision passéiste du couple? Pour ce qui concerne les inégalités salariales scandaleusement persistantes, Alain Berset pourrait donner un délai de 5 ans à économiesuisse et aux syndicats pour mener une politique volontariste de certification des entreprises. Passé ce délai, il serait légitimé à légiférer, il pourrait introduire des amendes pour les entreprises qui ne respectent pas l’article constitutionnel sur l’égalité entre hommes et femmes, voté, rappelons le, le 14 juin 1991! N’attendons pas une génération de plus pour l’appliquer!