Le fantasme du journalisme sans journalistes

A écouter certains débats sur l’avenir du journalisme ou l’intelligence artificielle prend de plus en plus corps le fantasme du journalisme sans journalistes, dont ont rêvé certains éditeurs.

Au fait, pourquoi rêvaient-ils de remplir leurs journaux sans ceux dont c’est le métier? Parce que fondamentalement les journalistes sont des empêcheurs de tourner en rond, des emmm…. patentés, des ronchons, des grandes gueules, des jamais contents, des toujours critiques, des sceptiques par déformation professionnelle, des gens payés pour douter,…

Bienvenue alors dans le journalisme réalisé par la seule magie des algorithmes?

On sait comment vont les pays où les journalistes ne peuvent pas faire leur boulot librement. Qui a envie d’aller s’y établir? On devrait dès lors mesurer et chérir chaque jour ce que les démocraties doivent à leurs « chiens de garde ».

Une hypothèse: la technologie sert de cache sexe à ceux qui n’aiment pas les remises en question, la contradiction, la contestation…

Sous prétexte d’engranger les clics, on fait croire que la seule plus-value journalistique tiendrait désormais à la forme, et on oublie complètement le fond. Pour produire des contenus lisses, descriptifs ou amusants, on peut se passer de ces satanés journalistes qui ont l’outrecuidance de vouloir déranger, bousculer les certitudes, afin de faire réfléchir.

 

La mort de L’Hebdo était évitable (suite)

Dernier jour de parution  de l’Hebdo, ce 2 février 2017. Une manifestation s’est tenue, il y a eu beaucoup de discours forts en engagés, parmi lesquels celui d’ Edgar Bloch, président d’impressum vaud. 

Je publie son texte pour tous ceux qui n’ont pas pu nous rejoindre à Lausanne. Il est un précieux éclairage sur les enjeux qui dépassent le sort des collaborateurs de L’Hebdo, touchent nos collègues du Temps, la diversité de la presse, et la richesse d’une démocratie pluraliste.

« Chers consoeurs, chers confrères,

Chères lectrices et lecteurs,

Chers amis,

C’est un jour très triste et nous autres journalistes tenons à vous manifester notre pleine et entière solidarité avec le coup du sort qui vous assomme et nous avec.

« Il était bon pour la tête ». Tuer un titre vieux de 30 ans c’est une perte immense pour la culture de la Suisse romande. Qu’on l’aime ou qu’il agace L’Hebdo a marqué la vie de ce coin de pays. Il a animé le débat d’idées, amener des enquêtes, des portraits, des entretiens.

Il a parfois dérangé, rarement laissé indifférent. Les journalistes et les équipes se sont battues, avec talent courage et ténacité à le développer, puis le maintenir.

Par déficience stratégique, par erreur et disons-le par incompétence, l’éditeur s’est progressivement désinvesti et dégagé de ses responsabilités. La rédaction talentueuse, vaillante, courageuse et tenace s’est battue vaille que vaille des années durant contre l’inéluctable.

Oui L’Hebdo, plus de 30 ans de participation au débat démocratique de la Suisse romande, a été tué parce que son propriétaire l’a progressivement abandonné.

Au lieu d’investir, d’engager de nouvelles forces, on a évoqué la perte des lecteurs. Bien sûr que les lecteurs s’en vont. A force de ratatiner en permanence les équipes, de rogner sur le journalisme, on perd de sa force, de sa substance.

L’éditeur nous chante le refrain rabâché et usé de l’innovation. On en peut plus de ce mot, on en a marre de cette contre-vérité permanente : comment être innovant avec de moins en moins de monde à la production journalistique. Stop à ce mensonge !

Faites preuve d’innovation. Après la Tribune de Genève, après 24 Heures, c’est ce qu’on a le toupet de demander maintenant aux consoeurs et confrères du Temps. Après une sixième restructuration en quelques années d’existence, un déménagement forcé et contraint de Genève à Lausanne et une « newsroom »  coûteuse et un basculement vers le numérique dont on nous promettait monts et merveilles il y a, je le rappelle et le souligne, à peine quelques mois. le résultat est une sanglante et massive restructuration. Alors là on dit arrêtez !

Trop c’est trop. Un nouveau mensonge, une nouvelle grossièreté de plus. Plus personne ne croit aux balivernes de Ringier, pardon Ringier Axel Springer.

Aujourd’hui, Lausanne est la capitale du désastre suisse de la presse. Cette Bérézina est de la faute exclusive des éditeurs.

Tamedia et Ringier Axel Springer ne sont plus des éditeurs de presse, mais des marchands de soupe, qui s’intéressent avant tout au marché des petites annonces tellement plus profitables que le soutien au journalisme. Non seulement l’acquisition de ces sites tue le journalisme à petit ou même à grand feu, mais il le cannibalise, puisque les millions engrangés ici entrent en concurrence avec les médias producteurs d’informations et donc de sens.

Les deux grands sont dangereux parce qu’ils donnent le ton aux autres, aux plus petits qui ne se gêneront pas de les suivre sans résistance.

Impressum, Les journalistes suisses, exigent que ces éditeurs rendent au journalisme ce qui lui a été pris. Impossible d’avoir de la substance si les bénéfices de ces sites ne sont pas retournés. Nous voulons que tout le monde publique, politiciens réclament des ressources de la part de ces Messieurs qui ont abusé de leur titre d’éditeurs de presse et ne s’intéressent à rien d’autre qu’à faire plaisir à leurs actionnaires, et à des rendements faramineux.

Nous attendons des pouvoirs publics un appui aux journalistes de l’Hebdo, du Temps et de tous les journalistes de ce pays en dénonçant avec force ces agissements qui tuent la presse.

Nous voulons dire aussi que sans presse forte et libre, sans journaliste il n’y a pas de démocratie. En ces moments où le populisme triomphe partout, il faut rappeler l’importance de la liberté de la presse, qui est pourtant proclamée dans la Constitution fédérale, et de la fonction du journalisme.

Le journalisme n’est pas mort. Il se renouvellera, L’Hebdo a donné une piste que le Temps va perpétuer. De nouveaux projets de journalistes vont se créer, mais les journalistes les feront eux-mêmes. Ils sont les éditeurs de demain. Ils réclament un soutien au démarrage, de l’imagination des pouvoirs publics qui s’indignent, mais ne font rien pour sauver le journalisme.

 

Vive l’Hebdo, vive le Temps, vive le journalisme ! « 

 

 

 

 

 

 

La mort de L’Hebdo était parfaitement évitable. Explications.

L’Hebdo va disparaître. Une page se tourne – des milliers, en fait. L’événement est abondamment commenté. Normal, le magazine existe depuis plus de 35 ans, et il a marqué la vie politique, culturelle, sociale, économique de la Suisse romande. Je crois que cette mort annoncée était évitable.

Comme j’ai eu l’occasion de le dire à l’émission Médialogues de la RTS http://www.rts.ch/play/radio/medialogues/audio/licenciee-de-lhebdo?id=8307129 nous avons souvent manqué de moyens pour développer des projets qui, s’ils avaient été mieux compris et soutenus par la direction, nous auraient permis de trouver de nouvelles audiences et de nouvelles recettes.

Au-delà des enjeux comptables et financiers, j’ai lu et entendu beaucoup de remarques. Il se trouve que j’ai travaillé plus de 13 ans à L’Hebdo, comme responsable de la politique suisse puis comme rédactrice en chef adjointe, je me sens tenue de répondre. D’expliquer – parce que comme le dit Alain Jeannet, on n’a peut-être pas assez expliqué dans quelle situation nous nous trouvions et pourquoi nous opérions – ou pas – certains choix.

Expliquer oui. Pas justifier – on n’est pas au tribunal, j’espère. Oui, j’espère que l’on est encore et toujours dans une démocratie où chacune et chacun a le droit de défendre ses opinions, et où l’on reconnaît aux journalistes un devoir particulier en la matière.

Alors, je vais prendre un peu en vrac tous les reproches ou critiques.

 

« Journal de gauche, pour les uns. Journal de droite, pour les autres. » J’ai envie de répondre : ni de droite, ni de gauche, mais engagé, défendant des valeurs d’ouverture au monde, vecteur et fédérateur d’une identité romande, porte-voix des intérêts romands, agitateur d’idées, agaçant, bousculant les pouvoirs (c’est un peu la fonction de base de la presse, non?), imparfait, énervant, fidèle à lui-même,….

Des réactions courroucées  d’élus indignés par nos articles ou nos prises de position, j’en ai reçu de droite et de gauche, du centre et d’ailleurs,…

Mais des lecteurs m’ont aussi écrit après mon licenciement en octobre dernier: » je n’étais de loin pas toujours d’accord avec vous, mais j’avais plaisir à vous lire, car vous aviez une ligne. Je vous regretterai. »

« Lancez un média neutre », suggère un ami facebook. Non, merci, je ne crois pas. Il n’y a que les agences de presse – et encore – qui soient neutres. Les médias de service public ont une obligation d’équilibre – minutes d’antennes réparties selon les partis.

Mais je ne crois pas qu’un journal puisse être neutre. Les journalistes se doivent d’être honnêtes, de chercher la vérité, de ne pas travestir les faits (autant de choses qui devraient les rendre furieusement tendance et désirables dans les 4 prochaines années trumpiennes). Ce qui compte, c’est l’honnêteté intellectuelle, la cohérence.

 

« L’Hebdo n’a pas assez innové, média papier ringard, qui n’a rien compris à l’ère digitale. » Je résume. Ça, ça fait un peu rire jaune. L’Hebdo a lancé en 1995 déjà une plate-forme digitale le webdo. Il a été totalement précurseur. Ce bel élan, comme tant d’autres initiatives issues de la rédaction, a été cassé par la direction au début des années 2000.

Fiction : L’Hebdo serait-il éradiqué en ce début 2017 si le webdo avait pu continuer son expérience?

L’Hebdo a également lancé le Bondyblog en 2005, après les émeutes dans les banlieues françaises. Un exemple de reportage de terrain, et de média citoyen, repris ensuite par les principaux concernés.

En 2007, L’Hebdo a couvert les élections fédérales avec le Blog & Breakfast – un journaliste dans un canton, dormant chez les candidats qui voulaient bien l’héberger. Là aussi de l’immersion de terrain, du blog, des vidéo, des reportages classiques.

En 2007 aussi (sauf erreur), L’Hebdo, soucieux de promouvoir la relève journalistique, lance les Blog trotters – sur le modèle de l’émission de la RTS « La course autour du monde », des jeunes parcourent pendant les semaines d’été le monde, envoient leurs reportages. Les meilleurs paraissent dans le magazine. Ce fut, des années durant, une formidable école de journalisme.

En 2012, sommé d’animer son site internet devant le paywall (le mur payant) sans ressources journalistiques supplémentaires (alors que les programmes d’économies successifs avaient déjà réduit l’équipe rédactionnelle à l’os), L’Hebdo invente une plate-forme de débats ouverte aux alumni du Forum des 100 (créé en 2005 – j’y reviendrai plus tard). Grâce à son carnet d’adresses, grâce à l’entregent de ses rédacteurs, nombre d’experts et de personnalités romandes acceptent de bloguer régulièrement et quasi-gratuitement en échange de la mise en valeur de leurs réflexions sur les réseaux sociaux grâce à la bannière de L’Hebdo.

Début 2015, après le mercredi tragique des attentats de CharlieHebdo, nous confectionnons en quelques heures une édition spéciale numérique, grâce au soutien de nos blogueurs et dessinateurs associés. Dans les semaines suivantes, j’ai reçu maintes marques d’estime des quatre coins  de la francophonie où notre pdf avait essaimé: France, Belgique, Canada, Afrique.

Donc, merci, l’importance de la bascule numérique, ce n’est pas comme si on ne l’avait pas vue venir. Il nous a souvent manqué les moyens de développer nos projets, car à côté de cela, nous continuions à produire chaque semaine le magazine et toutes sortes de numéros spéciaux ou de suppléments.

 

« Avant d’être lâché par son éditeur, L’Hebdo a été lâché par ses lecteurs. » Je laisse répondre ceux qui ont le droit de produire les chiffres (mes conditions de licenciement stipulent que je ne peux rien divulguer en la matière).

Mais ,disons que longtemps L’Hebdo a perdu moins de lecteurs que le reste de la presse écrite grâce notamment à sa stratégie de régionalisation. Ce sont les annonceurs qui ont peu à peu déserté les pages du magazine, surtout parce que les stratégies d’acquisition de la publicité n’ont cessé de varier (centralisation à Zurich, fermage pour TF1, rachat du Temps, création des structures Ringier-Axel Springer et admeira,…) : trouver de la pub pour L’Hebdo n’a jamais été la top priorité de ceux qui en avaient la charge (pour des raisons éthiques évidentes, la rédaction ne peut assumer cette tâche). Avec disons 5 ou 6 pages de pub supplémentaires dans chaque édition, L’Hebdo n’aurait pas sombré dans les chiffres rouges. L’effort n’était pas surhumain. Les vendeurs de pub sont comme les contrôleurs fiscaux : plus il y en a, plus ça rapporte.

 

Je m’arrête là pour l’instant. Mais ne voulant pas frustrer ceux qui trouvent extravagants que j’aie continué à défendre une ligne pro-européenne, je les renvoie à ce texte paru dans L’Hebdo et désormais disponible sur mon site. https://chantaltauxe.ch/les-proeuropeens-sont-patriotes/

 

 

 

L’avènement de Trump et l’humilité du sismologue

Première leçon du jour : gardons nous de croire que le monde est prédictible ! Ce qui est valable pour les instituts de sondage l’est certainement aussi pour les algorithmes (qui déploient une emprise croissante sur nos choix et nos vies quotidiennes).

On voit déjà poindre la critique « contre les médias bien pensants, politiquement corrects, qui n’ont pas voulu voir la désespérance d’une partie des Américains et n’ont pas cru une victoire de Donald Trump possible ».

Si les médias se sont trompés, ils sont en bonne compagnie ou du moins, ils ont été bien aidés. Par les instituts de sondage, on l’a dit, qui laissaient peu de place au doute. Mais aussi par une bonne partie de l’establishment républicain qui a pris ses distances avec le candidat outrancier. Pour ne pas parler des marchés qui anticipaient une victoire de Clinton. Et des experts qui font métier de décrypter les choses étatsuniennes.

Pour ce qui concerne la responsabilité des journalistes, rien ne remplacera jamais la pratique du terrain et l’analyse « objective ».  Concernant les vertus du reportage, j’en ai personnellement lu/vu des dizaines qui montraient, de longue date, une Amérique coupée en deux. Quant à l’analyse « objective », c’est-à-dire établie avec un minimum d’honnêteté intellectuelle,  je suis aux regrets de dire qu’elle n’est guère prisée. Les rédactions vivent sous pression, ce qui compte désormais n’est pas la qualité de la mise en perspective, mais la rapidité : il faut être le premier à dire ce qui va se passer.  Et dans le brouhaha des clics et des réseaux sociaux, l’exposé d’une analyse divergente est soit risquée (il faut du courage pour aller à contre le courant), soit inaudible.

Il se trouve que cet été, j’ai voyagé le long de la côte Est : New York, Washington, Boston. Un indice nous a surpris : dans toutes les conversations que nous captions entre Américains, nous n’avons entendu que des gens qui annonçaient vouloir voter Trump. Etrange dans des villes qui passent pour acquises aux Démocrates.

Au Forum de la Haute Horlogerie (auquel j’ai assisté ce matin *),  l’universitaire français Eric Branaa racontait qu’il a commencé à sentir le vent tourner la nuit dernière quand les états promis à Hillary Clinton comme la Virginie de son vice-président Pence et la Caroline du Nord de l’actuel Jo Biden sont tombés dans l’escarcelle de Trump.

Je suis rentrée des Etats-Unis en pensant qu’il serait opportun de se poser la question de la fiabilité des sondages, donnant Trump invariablement perdant… Se pourrait-il que, comme cela s’est vu en Suisse, le vote protestataire soit sous-estimé par la méthodologie employée pour rendre les enquêtes d’opinion « représentatives » ?

Venons en au fond. Donald Trump sera président. La démocratie a parlé, et il faut respecter le verdict des urnes, à défaut de le partager. En Suisse, on ne connaît que trop bien la froideur de ce couperet.  La messe est dite ? Pas vraiment. Quel est le programme de M. Trump ? On ne le sait pas précisément. C’est à partir de là qu’il faut espérer que tous ceux qui se félicitent bruyamment de ce « choix démocratique » se souviendront de ce qu’est la démocratie, toute la démocratie, c’est-à-dire aussi le respect de la/les minorité(s), et l’existence de contre-pouvoirs.

Selon Eric Branaa, le nouveau président doit nommer d’ici janvier quelques 1200 personnes qui constitueront l’ossature de son administration. Qui Trump va-t-il choisir ? Sa famille ? Des proches ? Des Républicains ? Des Démocrates ? Des représentants de la société civile ?

Tout est ouvert. Le même expert rappelait que l’entrepreneur immobilier avait prévenu : « les programmes c’est juste pour les campagnes ».

A partir de là, on peut extrapoler. Si Trump s’occupe de restaurer le pouvoir d’achat des classes moyennes américaines laminé par la crise de 2008, alors ce 9 novembre entrera dans la catégorie des bonnes journées historiques.

Mais les Républicains le suivront-ils dans son intention de restaurer les barrières douanières ? Bouteille à encre.  Son rôle sera-t-il d’amuser la galerie, comme un bon papy de la Nation, pendant que les Républicains reprendront les rênes ?

Il paraît que nous sommes entrés dans un monde post-factuel, où les faits, la vérité, ne comptent pas. Je ne suis pas sûr qu’il faille abdiquer par KO la défense des faits avérés. Mais il faudra certainement mieux l’expliciter. La défense des valeurs humanistes devient un beau challenge pour l’Europe, en panne de projets et de crédibilité sur la scène internationale.

Sinon que signifie vraiment un monde post-factuel ? Que seul le discours, les rodomontades, intéresseraient les gens ? J’ai un doute, je pense qu’un porte-monnaie bien garni est aussi nécessaire que des fiertés identitaires et du soulagement souverainiste.

Je pense que la réinstauration des frontières ou des barrières douanières ne tiendront guère devant une économie qui a appris à s’en jouer, technologiquement et fiscalement.

Un point encore à préciser : outre la critique des médias, celle des élites politiques est à son comble. Elle me paraît très unilatérale. Oui, il faut fustiger la caste qui, en France, en Italie ou ailleurs, se répartit les prébendes du pouvoir d’une alternance à l’autre, les trains de vie royaux de certains politiques dans les Palais de la République, ou la main mise de familles ou de clans, cette prétention au pouvoir héréditaire d’un autre âge. Mais la faillite morale ces élites politiques n’est pas grand chose à coté de celle des élites économiques, surtout financières, qui sont à l’origine de la crise de 2008. Lehmann Brothers, que je sache, n’était pas un parti politique.

Vingt-sept ans après la chute du Mur de Berlin, l’avènement de Donal Trump constitue un tremblement de terre à côté duquel le Brexit n’était qu’une petite secousse.

Il se trouve que séjournant récemment dans le centre de l’Italie, j’ai éprouvé en vrai un tremblement de terre. D’abord il y a un bruit effrayant, puis tout tremble et cela dure, dure, dure, … le plus angoissant est de ne pas savoir si c’est fini, si les choses vont rentrer dans l’ordre ou si cela va continuer. Les sismologues se disent impuissants à prédire l’avenir. Ils font preuve d’une très factuelle humilité qui devrait peut-être inspirer d’autres métiers.

* d’autres points sont consignés sur mon fil twitter @chantaltauxe

  • publiés le 9 novembre sur le site de L’Hebdo

Trierweiler : les journalistes ne disent pas merci

L’attitude de Valérie Trierweiler est une catastrophe pour les femmes journalistes.

Résumons sa carrière :

elle a couché pour avoir des informations exclusives

– parvenue au sommet de l’État par la grâce d’une liaison, elle a prétendu continuer à exercer son métier de journaliste, ne saisissant pas qu’elle pataugeait en plein conflit d’intérêts

– elle a mis publiquement dans l’embarras son compagnon président (affaire du twitt contre Ségolène Royal)

– une fois répudiée, elle déballe tout, au lieu de se taire et de rentrer dans le rang

elle utilise son jounal (Paris-Match) pour régler des comptes privés

Ce faisant, elle viole toutes les règles déontologiques de la profession. Elle compromet aussi les relations personnelles qui peuvent s’établir entre journalistes et politiciens (comment faire encore confiance aux premiers?)

Une vraie peste, un poison, on comprend que François Hollande s’en soit séparée.

Qu’elle se taise !  Car ses consoeurs ne lui disent pas merci.