Le triomphe des socialistes lausannois

Six candidats élus à la Municipalité au premier tour comme il y a cinq ans. Le triomphe de la gauche lausannoise est éclatant, un rien écoeurant, décourageant, pour ses adversaires. Il semble inattendu, mais il est terriblement logique.

Le bilan de la Municipalité sortante est bon, le travail qu’elle a effectué convient bien aux besoins de ses administrés. Surtout le parti socialiste règne en maître incontesté sur la capitale vaudoise. S’il présentait à lui seul quatre candidats, s’il briguait la majorité du Conseil municipal pour lui, sûr qu’il y parviendrait! Les alliés verts et popistes, aspirés dans son sillage, peuvent lui dire merci.

Le trio socialiste qui s’impose en tête est divinement composé: Florence Germond, la responsable des finances, maîtrise les chiffres avec brio, Oscar Tosato (qui remporte un quatrième mandat) est un homme de terrain qui pratique empathie et pragmatisme, Grégoire Junod n’a pas son pareil pour empoigner les problèmes et trouver des solutions originales, à la fois fidèle à ses valeurs, mais à l’écoute de tous les citoyens. Une femme, deux hommes, des profils et des compétences complémentaires. Deux Lausannois de souche, un naturalisé, dont la trajectoire est emblématique de la capacité d’intégration de la ville et du canton.

Il y a dans le succès socialiste quelques leçons à tirer pour les libéraux-radicaux lausannois: ce qui manque à la droite lausannoise, c’est une équipe profilée de candidats et de candidates qui puissent faire figure d’alternative. Le PLR a désormais cinq ans pour constituer une dream team.

* publié le 28 février 2016 sur le site de L’Hebdo

Le triomphe des socialistes lausannois

Six candidats élus à la Municipalité au premier tour comme il y a cinq ans. Le triomphe de la gauche lausannoise est éclatant, un rien écoeurant, décourageant, pour ses adversaires. Il semble inattendu, mais il est terriblement logique.

Le bilan de la Municipalité sortante est bon, le travail qu’elle a effectué convient bien aux besoins de ses administrés. Surtout le parti socialiste règne en maître incontesté sur la capitale vaudoise. S’il présentait à lui seul quatre candidats, s’il briguait la majorité du Conseil municipal pour lui, sûr qu’il y parviendrait! Les alliés verts et popistes, aspirés dans son sillage, peuvent lui dire merci.

Le trio socialiste qui s’impose en tête est divinement composé: Florence Germond, la responsable des finances, maîtrise les chiffres avec brio, Oscar Tosato (qui remporte un quatrième mandat) est un homme de terrain qui pratique empathie et pragmatisme, Grégoire Junod n’a pas son pareil pour empoigner les problèmes et trouver des solutions originales, à la fois fidèle à ses valeurs, mais à l’écoute de tous les citoyens. Une femme, deux hommes, des profils et des compétences complémentaires. Deux Lausannois de souche, un naturalisé, dont la trajectoire est emblématique de la capacité d’intégration de la ville et du canton.

Il y a dans le succès socialiste quelques leçons à tirer pour les libéraux-radicaux lausannois: ce qui manque à la droite lausannoise, c’est une équipe profilée de candidats et de candidates qui puissent faire figure d’alternative. Le PLR a désormais cinq ans pour constituer une dream team.

MCBA: Le plus légalisé des musées

On ne sait pas si le Pôle muséal du canton de Vaud,  installé à côté de la gare de Lausanne, sera le plus beau, le plus visité, le plus « ouf » architecturalement parlant, le plus captivant grâce à ses collections, mais ce qui est sûr, c’est qu’il sera le plus légalisé, et donc le plus démocratique, de tous les musées…  La Cour de droit administratif et de droit public du Tribunal cantonal  vient en effet de lever les deux recours déposés suite à la levée par la Municipalité de Lausanne des oppositions déposées contre cette construction.

Il n’est plus interdit d’imaginer que le chantier démarre d’ici la fin de l’année, même si les opposants peuvent encore saisir le Tribunal fédéral.

C’est l’honneur des démocraties que de permettre à des opposants de faire valoir leurs arguments, mais c’est aussi l’honneur des collectivités publiques comme le canton de Vaud et la Ville de Lausanne de défendre des projets au service de tous.

Pour fonctionner, une société n’a pas seulement besoin de métros ou d’autoroutes qui irriguent ses voies de communication, elle se doit aussi de faire rêver et de stimuler l’esprit critique des citoyens. Les musées ouverts sur les créations artistiques d’hier et d’aujourd’hui sont à cet égard un bien vital, précieux, nécessaire. Sous les prescriptions de police des bâtiments et d’aménagement du territoire, il est heureux que les juges aient tranché en faveur de l’art, et de la part du rêve.

Lausanne, quel avenir pour le no man’s land de Beaulieu ?

Les Lausannois ont refusé l’édification de la tour Taoua sur le site de congrès de Beaulieu. Un score serré de 51,9% de non, avec une participation de 37,4%.

La Municipalité s’attendait à ce résultat, elle a senti le vent tourner il y a quinze jours déjà dans les séances d’information qu’elle a organisées. La pédagogie a butté sur l’esthétique, comme si la vue et la joliesse devaient toujours plus compter que les impératifs d’économie, de logement, de formation. Ce vote a quelque chose du caprice d’enfants gâtés, de Peter Pan qui ne ne veulent pas grandir.

C’est un revers, moins pour les politiciens socialistes et radicaux qui se sont engagés en faveur du projet que pour Beaulieu. Le centre de congrès va subir de plein fouet la concurrence du Swiss Tech Convention Center, qui vient d’ouvrir. Les organisateurs d’événements seront séduits par la modernité des installations de l’EPFL, sans que Beaulieu puisse s’appuyer sur la tour Taoua et sa multfonctionnalité pour acroître son dynamisme et son attractivité.

Porte d’entrée Sud des quartiers renouvelés par Métamorphose, Beaulieu risque de rester ce no man’s land qu’il est en dehors des semaines de foires et de quelques soirées culturelles. Une sorte de grand trou noir dans la Ville, comme le fut longtemps le quartier du Flon.

Pour Lausanne, c’est clairement une occasion manquée, alors que la cité et toute l’agglomération sont saisies par une frénésie de densification mais aussi de meilleure structuration de l’espace public.

L’exemple du Flon permet une once d’optimisme. Le quartier a fini par se replacer au centre de Lausanne et des déplacements de ses habitants, après des décennies de palabres, de controverses, et de plans architecturaux audacieux refusés.

Le site de Beaulieu mérite d’être redynamisé à l’avantage de la population. L’arivée du M3 donne l’occasion de chercher une solution mieux négociée avec les habitants, mais peut-être aussi plus ambitieuse architecturalement.

Lausanne n’est pas qu’une petite cité lovée au pied de sa cathédrale du XIIIème siècle. Pourquoi serait-elle condamnée à ne pas rêver à une des ces nouvelles cathédrales du XXIème siècle que sont les tours fières de filer vers les cieux et de signer l’identité d’une communauté?

Un Lausannois sur deux a voté pour 1:12

Ce sera non à 1:12, comme aux autres objets fédéraux, semble-t-il, mais le détail des résultats contient des surprises. Ainsi 48% des Lausannois ont dit oui à 1:12. Presque un sur deux!

Un résultat qui montre que les utopies ont encore un pouvoir de séduction.

Certes, Lausanne, comme toutes les grandes villes du pays, est en mains de la gauche. Mais cet engouement pour la réduction des inégalités se lit aussi dans les résultats genevois, 57% de nons.